«Une histoire de la politique culturelle française d'André Malraux à Jack Lang et notamment des idées et des croyances qui ont guidé l'action du ministère chargé des Affaires culturelles. Fournit des clefs pour comprendre la politique culturelle ou interpréter le mouvement des intermittents du spectacle». Saiba mais
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E veja esta entrevista:«L'INVENTION DE LA POLITIQUE CULTURELLE, ET APRÈS?». De lá: «(...)
Philippe Urfalino : Pour comprendre quelque chose à l’histoire de la politique culturelle, il faut avant tout faire une distinction très simple. Il y a d’une part les politiques publiques de la culture, c’est-à-dire des mesures prises par différentes instances publiques et qui touchent les activités culturelles ou artistiques. Ces politiques existaient bien avant la création du ministère de la Culture en 1959 et elles ont vocation à se poursuivre, à changer, à avoir leur histoire propre. Ce que j’appelle “l’invention de la politique culturelle”, c’est autre chose. C’est davantage une invention intellectuelle et un projet associé à cette invention. Cette idée n’était pas nouvelle : elle apparaît vraiment fin XIXe-début XXe, mais on en trouve déjà trace avant. L’idée est celle-ci : à travers les arts, en s’appuyant sur eux, l’Etat peut faire quelque chose à la société, il peut essayer de la changer. Ce qui fait l’originalité de 1959, quelles que soient les origines extrêmement contingentes de la création du ministère de la Culture, c’est que Malraux va donner un sens à l’action culturelle publique en mettant cette idée au sommet de l’Etat et en prêtant des enjeux sociaux extrêmement importants aux arts : démocratisation, confortation du tissu social… Ce que j’appelle “l’invention de la politique culturelle”, c’est finalement la mise en place d’un projet intellectuel, idéologique – au bon sens du terme, c’est-à-dire d’un ensemble d’idées, de concepts qui orientent l’action –, et un volontarisme d’Etat associé à ce projet. Cette politique culturelle se définit comme anti-éducative, ce qui est nouveau à l’époque. Il ne s’agit pas d’éduquer, il s’agit de présenter – en quelque sorte de mettre en relation physiquement les œuvres, les artistes et les publics. (...)».
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